De quel modèle s’inspirent les dispositifs innovants qui se sont développés dans différentes juridictions françaises sous l’impulsion de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues Et les Conduites Addictives (MILDECA) ?
Bonne réponse !
Mauvaise réponse
Ces dispositifs innovants s’inspirent du modèle anglo-saxon de justice résolutive de problèmes qui se fonde notamment sur deux principes clés :
- l’objectif du suivi est de favoriser la résolution des problèmes rencontrés par la personne, ce qui suppose une approche pluridisciplinaire centrée sur la personne et adaptée à ses besoins et son accord pour chaque étape d’un travail partenarial entre acteurs des champs judiciaire, médical et social ;
- l’accord et la participation de la personne sont des conditions nécessaires pour tout changement durable.
Ces dispositifs innovants, qui se déclinent variablement, proposent la définition d’un nouveau paradigme d’intervention. En effet, chaque professionnel reste dans sa logique et dans ses attributions, tout en faisant évoluer ses pratiques. Ainsi, les professionnels judiciaires accompagnent et soutiennent la dynamique de changement dans une posture motivationnelle : le magistrat reçoit régulièrement la personne, souligne les efforts, les difficultés, échange avec elle sur ses objectifs et sur ses éventuelles difficultés à les atteindre, etc.
Les objectifs de l’accompagnement sont définis avec la personne et avec les professionnels des deux secteurs dans une approche de réduction des risques et des dommages. Ces dispositifs ne sanctionnent pas nécessairement la re-consommation ou la rechute mais reconnaissent et valorisent la non-consommation au sein de l’approche motivationnelle. Elles tiennent également compte de l’ambivalence de la personne.
Dans ces dispositifs innovants, la communication entre professionnels se concentre sur l’appréciation de ces objectifs et plus globalement de la dynamique à l’œuvre. Elle se traduit par des échanges d’informations respectueux du secret médical et professionnel, centrés sur le parcours de la personne et en lien avec la personne elle-même, et sur sa capacité ou non à atteindre les objectifs définis préalablement avec elle. Le magistrat évalue l’inscription de la personne dans le soin, en en faisant un sujet de son insertion et de la prévention de la récidive parmi d’autres. L’inscription dans un projet professionnel, social, familial peut être également révélatrice d’un ancrage dans le parcours de soins.
Ces dispositifs utilisent, au mieux et de manière intégrative, les travaux sur les thérapies efficaces en addictologie, à partir des évolutions observées dans l’accompagnement en addictologie (thérapies médicamenteuses, systémiques, psychodynamiques, thérapies cognitivo-comportementales de troisième génération, etc.).