Organiser la rencontre et créer l’alliance

La prise en compte de ces difficultés permet ensuite d’affirmer que :

• L’obligation pénale n’empêche pas l’accompagnement et l’adhésion de la personne : l’obligation pénale organise la rencontre. L’intérêt de cette rencontre, qu’elle se passe en milieu ouvert ou en prison, est de susciter une réflexion, une prise de conscience, un changement. La discussion autour du sens de l’obligation peut être l’occasion d’un dialogue sur d’autres éléments. Par ailleurs, l’obligation judiciaire n’est pas différente des autres demandes de soin reçues par les professionnels de l’addictologie, même si elle est généralement plus lourdement ressentie. Une très grande partie des demandes de soin en addictologie sont initiées par une contrainte, liée à l’environnement, à la personne ou au produit (en somme, à des facteurs endogènes et exogènes).   

• Les professionnels de l’addictologie créent les conditions de l’alliance thérapeutique : dans le cadre de la rencontre obligée, le travail du professionnel est de construire une alliance thérapeutique instaurant un climat de confiance suffisant pour dépasser le cadre de la contrainte et inviter la personne à réfléchir sur elle-même. La connaissance du cadre judiciaire est utile à l’accompagnement, pour mieux comprendre l’environnement dans lequel la personne s’inscrit, sans toutefois surévaluer l’importance de la mesure judiciaire.

• Les personnes en soin obligé sont des sujets responsables : ces personnes doivent être actrices de leur mesure judiciaire :  elles détiennent une capacité à choisir et à agir tout au long de l’accompagnement et des relations santé-justice.