Adapter les parcours

Il paraîtrait nécessaire de distinguer : 

• Les personnes consommatrices ponctuelles ou à risques, pour lesquelles une rencontre avec les professionnels de l’addictologie est souhaitée pour permettre la délivrance de messages de prévention et de réduction des risques ; 
• Les personnes dont les usages réguliers ont donné lieu à des infractions et qui nécessitent un suivi plus continu ;  
• Les personnes dont les vulnérabilités multiples, les comorbidités addictives et psycho-pathologiques lourdes en font des multi-réitérants avec risque élevé d’incarcération.  Des dispositifs judiciaires innovants sont actuellement expérimentés dans certains tribunaux de grande instance français, sous l’impulsion de l’École Nationale de la Magistrature (ENM), de la MILDECA et de la Direction des Affaires Criminelles et des Grâces (DACG). Ces dispositifs innovants peuvent se situer au sein du parcours judiciaire, soit en proposant une coordination renforcée santé/justice en pré-sentenciel, soit en post-sentenciel. 

Les blocages entre professionnels de l’addictologie et de la justice ont été historiquement nombreux et s’expliquent en grande partie par une articulation fondée sur un modèle unique, quelle que soit la personne concernée, supposant un parcours de soin linéaire et univoque. Afin de soutenir une prise en charge pertinente, il est donc indispensable de ne pas déterminer un parcours a priori mais bien d’explorer en détails les priorités et les stratégies d’articulation.