Une palette de réponses possibles

Le soin en addictologie a longtemps été synonyme d’abstinence et de « demande de soin ». L’épidémie du sida, l’arrivée de la réduction des risques ont conduit à penser ce paradigme tout autrement, en prenant en compte l’usage et ses pratiques, la personne et son style de vie tels qu’ils se présentent. C’est en allant vers les personnes consommatrices, pour ensuite les accompagner dans différentes étapes, qu’elles pourront faire et agir dans le sens d’une meilleure santé. Ainsi, l’idée de « faire avec » les consommations s’est peu à peu forgée et avec elle, le fait que soigner commence d’abord par « prendre soin ».

Le soin en addictologie recouvre ainsi une multitude de réalités et d’offres possibles, qui se déclinent en ambulatoire ou en résidentiel. L’accompagnement permet d’agencer ces différentes propositions.  L’abstinence fait ainsi partie de cette palette d’offres possibles, mais ne s’y résume pas. Le soin en addictologie peut en effet se traduire par un sevrage, mais aussi par un traitement de substitution, par la gestion des consommations, etc.  

Les enjeux du soin sont désormais moins l’abstinence que la prise en compte de l’ambivalence de la personne et le renforcement de son pouvoir d’agir sur elle-même et sur son environnement afin de l’aider à diminuer les dommages et améliorer la gestion de sa consommation.

Pendant de longues années, la réduction des risques a été « retranchée » hors du champ historique du soin, créant un clivage dans les représentations parmi les professionnels entre ce qui relevait du soin d’une part et de la réduction des risques d’autre part. Ce clivage s’est toutefois estompé, à mesure que les deux champs ont appris à converger pour proposer une pluralité d’offres d’accompagnement.