L’importance des savoirs expérientiels et de l’alliance thérapeutique

L’usager est le premier acteur de son parcours. On ne peut évaluer une pratique addictive sans prendre en compte la personne, le sens qu’elle donne ou a donné à sa consommation, les avantages qu’elle y trouve et les problèmes qu’elle rencontre. L’accompagnement en addictologie se base ainsi sur la dimension expérientielle, qui met la personne et son expérience au centre. L’expérience de la personne à travers son histoire, son vécu, sa singularité, contient une connaissance ainsi qu’un certain nombre de savoir-faire et de modes de gestion qui contribuent plus ou moins efficacement au soulagement de ses difficultés. L’approche expérientielle permet ainsi à la personne de se questionner et de trouver les moyens de son propre changement.

La prise en compte de l’expérience addictive est l’un des piliers de l’alliance thérapeutique, elle-même au cœur de l’accompagnement en addictologie.  L’alliance thérapeutique s’articule autour de trois éléments : des objectifs communs entre professionnel et personne, un accord sur les modalités du travail d’accompagnement, le développement d’un lien de confiance approprié aux objectifs définis. L’alliance thérapeutique est essentielle à l’action commune. Elle vise, à travers l’expérience d’un lien de confiance, à établir un lien durable dans le but d’accomplir les objectifs fixés.

Au-delà de la relation thérapeutique, considérer la personne comme étant au centre de son parcours implique également de l’associer à l’ensemble des décisions la concernant. C’est dans cette optique que la loi du 2 janvier 2002 consacre le renforcement du droit des usagers dans les établissements sociaux et médico-sociaux (dont font partie les CSAPA et CAARUD) en instaurant un certain nombre d’outils obligatoires : livret d’accueil, document individuel de prise en charge, règlement de fonctionnement, projet d’établissement, modalités de participation au projet d’établissement, etc.